Armando De Stefano naît à Naples en 1926. Son talent pour le portrait se manifeste tôt: jeune garçon pendant la Seconde Guerre mondiale, il croque les portraits de militaires américains (colonels, soldats et autres). Adolescent, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Naples, où il commence à trouver sa voie artistique en suivant les cours d’Emilio Notte. L’enseignement restera un élément fondamental de sa vie professionnelle, puisqu’il formera à son tour, entre 1950 et 1992, des générations successives d’artistes italiens à l’Académie des Beaux-Arts. En outre, il contribuera personnellement à la collection de l’académie en peignant le plafond du bureau du recteur.
Après avoir obtenu son diplôme, en 1947, il crée le Gruppo Sud avec six autres peintres napolitains. Ensuite, il expérimente et passe par diverses phases telles que l’expressionnisme abstrait (1956-1961) avant de revenir à la figuration (1962) et à son pouvoir de narration visuelle. La peinture du Moyen Âge tardif et du début de la Renaissance constitue une source d’inspiration privilégiée. Il en emprunte les codes, les personnages, les tenues et accessoires, mais en leur conférant une touche incontestablement contemporaine. Les expressions faciales, les postures et l’absurdité magique de certaines compositions produisent un effet de détachement qui ancre son travail dans l’ici et le maintenant. Son œuvre peut être divisée en cycles de réflexion consacrés ou faisant référence à différentes époques ou à différents personnages de l’histoire, par exemple Jean-Paul Marat, Masaniello, Odette e il Jolly, Il Mercato dei Miti, L’eden degli esclusi, Dafne, ou plus récemment José Luis Borges. On peut voir dans cette production chargée d’hommages des réminiscences polyphoniques perçues à travers le prisme du présent
Plusieurs expositions méritent particulièrement d’être signalées. En 1963 et en 1964, De Stefano participe à l’exposition Peintures italiennes d’aujourd’hui, qui fait le tour du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Ses œuvres sont exposées à chaque Biennale de Venise entre 1950 et 1956, avant une nouvelle apparition au pavillon italien en 1961. La même année, il est invité à figurer dans la Revue internationale de Madrid. Parallèlement à ses participations régulières à la Biennale de Venise, De Stefano est souvent présent à la Quadriennale de Rome (1951, 1955, 1960 et 1986). D’importantes expositions regroupant ses œuvres ont été organisées au Palazzo delle Arti et au musée d’art contemporain de Naples.
Armando De Stefano est décédé en 2021.
