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Carol RAMA


(1918 - 2015)

Carol Rama naît à Turin en 1918. Autodidacte, elle s’empare de tous les sujets qui lui plaisent et les fait siens, souvent de manière simplifiée et intuitive, à des fins autothérapeutiques. Le nu féminin arrive en tête de liste. Bien qu’elle n’ait pas suivi de formation officielle, elle se lie rapidement d’amitié avec certains des plus grands noms de son époque, comme Felice Casorati, Albino Galvano, Italo Calvino, Massimo Mila, Carlo Mollino, Gualtiero Passani et Corrado Levi.

De ses aquarelles représentant des femmes nues, parfois amputées d’un membre ou en fauteuil roulant, se dégage un érotisme flagrant. Elles s’accompagnent d’autres éléments anthropomorphes: son œuvre est peuplée d’animaux, de prothèses orthopédiques, de dentiers, de chaussures et de morceaux de corps, notamment des phallus, des bras, des pieds et des langues. L’artiste cherche ainsi à exprimer ses angoisses et ses fantasmes, alors qu’elle est aux prises avec le traumatisme du suicide de son père et la maladie psychiatrique qui frappe sa mère. S’ensuit une période abstraite, où sa peinture est profondément influencée par des thématiques liées à l’actualité du moment, comme la guerre du Vietnam, la guerre froide ou la maladie de la vache folle.

En 1945, il est mis fin à sa toute première exposition personnelle à la galerie Faber à Turin en raison du caractère scabreux de son sujet et ses œuvres sont saisies par les autorités. Il faut ensuite un certain temps avant que son travail ne puisse être exposé de façon régulière. Certaines personnalités jouent un rôle essentiel à cet égard, notamment Lea Vergine, qui contribue à accroître la visibilité de ses pièces plus anciennes à partir des années 1980. En 1985, elle organise sa première exposition monographique dans le cimetière de la cathédrale de Milan. Une reconnaissance internationale ne tarde pas à suivre. Sa première exposition aux États-Unis, organisée par Filippo Fossati et Jennifer Bacon, a lieu en 1997 à la Esso Gallery, à New York. Des expositions grand public lui permettent de susciter l’intérêt au niveau international, notamment grâce à la salle qui lui est consacrée à la 45e Biennale de Venise en 1993, à l’exposition collective Inside the Visible organisée en 1996 à l’Institute of Contemporary Art de Boston (puis à Washington et à Perth) et à son exposition monographique au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1998. Pour couronner cette période, elle se voit décerner le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière lors de la 50e Biennale de Venise, en 2003.

En 2004, la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo à Turin organise une importante exposition monographique, également présentée par la suite au musée d’art moderne et contemporain de Trente et Rovereto (Mart) et au Baltic Centre for Contemporary Art de Gateshead, au Royaume-Uni. En 2004 et en 2005, le musée municipal d’Ulm, en Allemagne, et la galerie Taxispalais à Innsbruck organisent également de grandes rétrospectives.

Depuis lors, d’autres expositions notables ont eu lieu, notamment: La Passione secondo Carol Rama, à la galerie municipale d’art moderne et contemporain (GAM) de Turin (2017); Carol Rama – Lei, Lui, Loro, au centre d’art Exhibiting and Moving Arts (EXMA) de Cagliari et au musée d’art contemporain de Casaletta (MACC) (2016); La passion selon Carol Rama, au Musée d’art moderne de Paris (2015); Il garbo è tutto. Segni e carte di Carol Rama, à la galerie municipale d’art moderne et contemporain (GAM) de Turin (2014-2015); La Passió segons Carol Rama, au musée d’art contemporain de Barcelone (MACBA) (2014-2015); Di quadro in quadro, opere 1937-2003, à la galerie Carlina à Turin (2013); et Carol Rama, Spazio Anche Più Che Tempo, à la galerie Isabella Bortolozzi, à Berlin (2012).

Carol Rama est décédée en 2015.

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