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Lucien WERCOLLIER


(1908 - 2002)

Lucien Wercollier est né à Luxembourg en 1908. Son père, Jean-Baptiste Wercollier, était sculpteur et professeur d’art, tandis que son oncle, Jean-Pierre Koenig, était un architecte bien connu au Luxembourg. Le jeune Lucien grandit ainsi dans un environnement familial où l’art et l’architecture sont fréquemment au centre des conversations. Dans le sillage de son père, il se forme en tant que sculpteur à l’École d’artisans de l’État de la ville de Luxembourg (aujourd’hui Lycée des Arts et Métiers) entre 1924 et 1927. Après avoir étudié à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (de 1927 à 1931) et à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (1931-1933), sa curiosité, comme celle de nombreux artistes de la première moitié du XXe siècle, se développe.

D’une fascination pour Aristide Maillol, son intérêt se tourne ensuite vers l’abstraction plus radicale de maîtres tels que Constantin Brâncuși et Jean Arp, un style qu’il adopte pleinement entre 1952 et 1955. Comme ses modèles, Wercollier privilégie les matériaux naturels et les dimensions monumentales. Il sculpte et façonne aussi bien le bois que la pierre, le bronze, le marbre, l’albâtre et l’onyx.

Si l’on peut aujourd’hui admirer les sculptures de Lucien Wercollier dans des espaces publics de toute l’Europe, l’artiste a dû se battre pour être reconnu pendant la période troublée de la Seconde Guerre mondiale. En effet, en 1940, il refuse d’intégrer la chambre culturelle (Kulturkammer) du régime nazi, une organisation dont l’objectif était la supervision politique et idéologique de toute activité artistique. Ce refus lui fait perdre le droit de présenter ses œuvres au public.

Le 1er septembre 1942, à la suite de sa participation au mouvement de grève spontané contre l’enrôlement forcé des hommes de quatre classes d’âge luxembourgeois (1920-1924) dans l’armée allemande, Lucien Wercollier est arrêté et son épouse ainsi que leurs deux enfants sont déportés vers un camp en Silésie. Après deux semaines d’incarcération à la prison du Grund à Luxembourg (du 4 au 19 septembre 1942), Lucien Wercollier est transféré dans le camp de concentration de Hinzert (Allemagne) puis de Lublin (Pologne). En 1943, il rejoint son épouse et leurs deux enfants dans un camp en Silésie.

Heureusement, sa famille et lui-même rentrent sains et saufs au Luxembourg et ses œuvres d’art sont érigées dans toute l’Europe. L’une de ses œuvres les plus connues est Le prisonnier politique, qui est installée dans le cimetière de Hinzert. Sa sculpture en bronze intitulée Interpénétration se dresse devant le Palais de l’Europe à Strasbourg. Cette sculpture figure sur le timbre postal luxembourgeois de huit francs de 1974. Altius – un hommage au saut à la perche – est exposé dans le parc du Musée olympique de Lausanne, en Suisse. Une autre de ses sculptures les plus connues est son monument de marbre intitulé La Vague, installé sur le terrain du Centre hospitalier neuro-psychiatrique à Ettelbruck, au Luxembourg.

Au cours de sa vie, Lucien Wercollier a exposé ses œuvres dans les lieux suivants: Maison du Grand-Duché de Luxembourg, à Bruxelles, en Belgique (2001); Arsenal, Metz, France (1999); Banque Internationale à Luxembourg (1995); Palais électoral de Trèves, en Allemagne (1986); Galerie Beaumont, à Luxembourg (1985); Musée national d’histoire et d’art, à Luxembourg (rétrospective, 1983); Galerie Kutter, à Luxembourg; Musée de la Ville, à Metz, en France (rétrospective, 1980); Théâtre d’Esch, à Esch-sur-Alzette, au Luxembourg (rétrospective, 1979); Saarlandmuseum, à Sarrebruck, en Allemagne (rétrospective, 1977); Galerie Roque, Paris, France (1976); Palais des Arts et de la culture, à Brest, en France (rétrospective, 1975); Galerie Municipale, à Esch-sur-Alzette, au Luxembourg (1972); Galerie Villand et Galanis, Paris, France (1967).

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