Rodolfo Zilli naît à Nimis en 1890. Il suit son père, maçon de profession, en Allemagne. Il fréquente l’Académie des beaux-arts de Munich, où il bénéficie de l’enseignement de Wurba.
Il sert comme bersaglier dans le XIe régiment italien durant la guerre et se distingue lors de célèbres batailles en Libye, ce qui lui vaut la médaille de la bravoure militaire et le ruban bleu italien.
Par la suite, il voyage en Italie, en France, en Grèce et en Afrique. Ses séjours en Grèce, à Tripoli et à Benghazi sont d’une influence déterminante. Ils lui permettent de méditer sur la production artistique grecque et romaine, notamment la pratique des médailles d’honneur ou commémoratives.
Après un séjour à Paris, il s’installe dans le château de Lannach, près de la ville de Graz, qui lui accorde le statut de citoyen d’honneur. Ses portraits inspirés par la puissance de la noblesse et de la gloire des médailles romaines lui valent des éloges tout particuliers. Il saisit les traits de ses sujets en alliant ressemblance et évocation, permettant ainsi au caractère moral de l’individu de s’exprimer. Ses bustes et sculptures les plus célèbres représentent, entre autres, le cardinal Giovanni Urbani, le pape Jean XXIII, le pape Pie X, Robert Schuman (bas-relief de bronze aujourd’hui exposé sur la tombe de ce dernier, dans l’église Saint-Quentin, près de Metz), Rudolf Palgen, Gaetano Martino et Hans Furler (bas-relief de bronze).
En plus de ses portraits, Zilli rend hommage à l’art grâce à de grands cycles, dont trois sont particulièrement dignes d’intérêt. Le premier est inspiré par Dante et compte environ trente sculptures et cinquante œuvres graphiques de grande taille. Ici, l’artiste se défait des chaînes des mémoriaux solennels et libère son inspiration lyrique et l’originalité de son langage, tout en s’inspirant de l’art grec ancien et de l’impressionnisme moderne. Le deuxième cycle explore les thèmes de la Genèse et de l’apocalypse. Le troisième, enfin, avait pour ambition d’étudier un groupe de grands Européens.
Hélas, ces deux derniers cycles restent incomplets en raison de la mort de l’artiste en 1976. Néanmoins, la plupart de ses œuvres sont présentes dans le musée Zilli du château de Stainz, près de Graz, qui est géré par les autorités styriennes.
Carolina Zilli, la nièce de l’artiste, est la responsable et la commissaire de l’ensemble de ses travaux et archives.