Takis naît sous le nom Panayiotis Vassilakis à Athènes en 1925. Son enfance est rythmée par les régimes militaires totalitaires successifs, qu’ils soient allemands, italiens ou nationaux. Dans une famille qui s’efforce avant tout de survivre, le penchant de Takis pour les beaux-arts n’est pas bien accueilli. Pourtant, à 20 ans, Takis ne se décourage pas et se considère comme un artiste, même s’il crée dans une cave. Inspiré par des artistes comme Picasso et Giacometti, il reste autodidacte par principe.
Plutôt que d’être le produit d’une institution, Takis préfère être celui d’un atelier. Il fonde son premier atelier, Anakasa from Attica, en 1952 aux côtés de ses pairs et amis Minos Argyrakis et Raimondos. Les œuvres de cette période sont constituées de bustes en fer sculptés qui mêlent des référents modernes et archaïques.
Des voyages successifs à Paris (1953) et à Londres (1954), avec leurs antennes, leurs paraboles et leurs radars, inspirent à Takis ses premières sculptures cinétiques, Signals, qui sont parmi les premières du genre dans l’art du XXe siècle; une première série riche en lumières et mouvements à laquelle Takis confère une dimension performative. Dès lors, il se concentre sur l’exploration de diverses forces invisibles de mouvement et/ou d’énergie, comme le magnétisme, l’électricité, le son, la lumière, le vent ou le soleil. Ces recherches aboutissent en 1960 à une performance, The Impossible – A Man in Space, créée en collaboration avec le poète sud-africain Sinclair Beiles.
En 1968, il s’installe dans le Massachusetts, en Amérique, grâce à une bourse du MIT, pour étudier au Centre for Advanced Visual Studies. C’est une période productive de sa carrière, où il se livre à des expérimentations sans limites avec des sculptures électromagnétiques, hydrodynamiques et hydromagnétiques. Takis concilie créativité et politique en fondant la Coalition of Art Workers’ Union, qui défend le droit de l’artiste dans le circuit des galeries. Ses initiatives scientifiques trouvent en 1986 un point d’ancrage dans sa Grèce natale, où est fondé le centre de recherche pour l’art et la science, officiellement inauguré en 1993. Dans cet environnement, Takis continue de mêler art et science, se distinguant par son exploration de la quatrième dimension, celle des forces invisibles.
Parmi les récentes expositions individuelles de Takis figurent notamment: Takis: Cosmos en Mouvement, SNFCC, Athènes, (2021); Takis, White Cube Gallery (Bermondsey), Londres (2021); Takis, White Cube Gallery, Hong Kong (2020); Takis, Macba, Barcelone (2019); Takis, Tate Modern, Londres (2019); Takis, black and white, The fourth dimension, Galerie Xippas, Paris (2017); Les signaux et la quatrième Dimension, Galerie Xippas, Genève (2016); Takis, Champs Magnétiques, Palais de Tokyo, Paris (2015); The Fourth Dimension, De Menil Collection, Houston (Texas) (2015).
Takis décède en 2019. Depuis lors, le Centre de recherche sur l’Art et la Science joue également le rôle de Fondation Takis.